3 février 2022

Seconde main vs fast-fashion : un combat pour une mode plus responsable.

Seconde main vs fast-fashion : un combat pour une mode plus responsable.
Le marché de la seconde main dépassera celui de la fast-fashion en 2028, selon une étude du site américain thredUP. Cela vous étonne ? Pas nous. Ce rapport prévoit une perspective heureuse pour la seconde main, modèle de consommation de plus en plus plébiscité par les consommateurs, notamment par les millennials.

Nous le voyons chaque jour au magasin : vous êtes de plus en plus nombreux à franchir le pas de la seconde main, puis à renouveler l’expérience, jusqu’à ce que consommer d’occasion devienne la norme. Plus qu’un signe d’encouragement, c’est le début d’une nouvelle ère : celle où le consommer mieux prend le pouvoir au détriment du consommer plus. C’est un mouvement, une lame de fond, fruit d’une prise de conscience collective : non, nous ne pouvons plus continuer comme avant.

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Pourquoi bouder la fast-fashion ?

Nous ne pouvons plus accepter que l’industrie de la mode soit la deuxième plus polluante au monde, avec 130 milliards de vêtements consommés chaque année et 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre émis. Non, nous ne pouvons plus tolérer que nos vêtements soient fabriqués dans des conditions inacceptables, à l’autre bout de la planète. Comme nous ne pouvons plus accepter qu’un jean parcoure 65000 kilomètres avant d’arriver jusqu’à nous. Et c’est sans compter les impacts sur les nappes phréatiques, la faune et la flore.

En près de vingt ans, la fast-fashion a eu un impact délétère sur la planète. Adepte du produire-acheter-consommer-jeter, les leaders du secteur ont tout fait pour maximiser leurs ventes en multipliant les collections et en cassant les prix pour favoriser l’achat compulsif. Ce modèle, devenu la normalité, a ainsi faussé l’esprit du consommateur. Parce que oui, produire un vêtement de qualité, dans des conditions respectables, a un coût, et nous l’avons trop longtemps perdu de vue.

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Consommation : prise de conscience collective

Aujourd’hui, l’urgence climatique rebat les cartes. Nous sommes de plus en plus nombreux à raisonner notre consommation. Résultat : de nouvelles alternatives émergent et s’affirment. C’est par exemple le cas de la seconde main. Aujourd’hui, plus d’un tiers des Français achètent des vêtements qui ont déjà eu une première vie. Un chiffre en constante progression, qui montre que nous sommes passés de la phase de démocratisation à la phase d’adoption massive.

Seulement attention : cela ne veut pas pour autant dire que nous sommes débarrassés de la fast-fashion. Au contraire, ses prévisions de croissance restent au beau fixe. Sans compter que certaines marques, comme H&M et Kiabi, ayant flairer le filon, ont décidé en parallèle d’investir dans la seconde main. Ce grand écart, fruit d’un calcul économique, laisse craindre l’arrivée, sur le marché du vêtement d’occasion, de nouveaux acteurs peu scrupuleux, avec des valeurs et des méthodes très éloignées de ce que nous défendons.

« Même les rois de la fast fashion, alors qu’ils produisent par définition des articles impossibles à réemployer, symboles ultimes de l’obsolescence programmée, ouvrent des espaces dédiés », expliquait récemment un journaliste dans un excellent article de Libération sur le sujet.

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Seconde main : défendre les indépendants !

Nous sommes donc au début d’un long combat pour permettre à chacun de consommer la mode autrement. Nous ne devons pas crier victoire devant la démocratisation de la seconde main, mais au contraire rester vigilants pour que ce mouvement de fond ne soit pas détourné de son objectif premier : réduire l’impact environnemental de tout un secteur. Nous vous encourageons donc, toutes et tous, à privilégier des boutiques de seconde main indépendants et locaux, qui sélectionnent des pièces avec amour et passion.

D’ailleurs, nous serions heureux de vous accueillir à La Belle Armoire, située dans le centre-ville de Chambéry, pour vous faire découvrir notre univers. Depuis décembre 2019, nous défendons une nouvelle conception de la mode, plus respectueuse des êtres et des ressources. Nous allions ainsi l’utile à l’agréable, en permettant à chacun de renouveler sa garde-robe sans détruire ce qui nous est le plus cher : notre planète.

Nous avons aussi une boutique en ligne pour les internautes qui ne résident pas en Savoie, où nous mettons en avant des exclusivités web. Au programme : de belles pièces, en excellent état et chinées par notre équipe. Par ici pour les découvrir !

Rachel Troillard, fondatrice de La Belle Armoire